Réponse de Claire Duval
Cher/es ami/es
Comme vous le savez, je suis favorable à la ratification de la charte, ainsi qu'à la réunification.
J'ai eu l'occasion de répondre en ce sens, il y a quelques jours, à "Kevre Breizh" ainsi qu'à "Bretagne réunie" qui ont bien voulu m'interroger sur les engagements que je souhaitais prendre sur ces sujets.
Vous trouverez ces questions évoquées sur mon blog de campagne
(http://claireduval56.net) notamment en
http://claireduval56.net/?p=311
http://claireduval56.net/?p=613
http://claireduval56.net/?p=144
ainsi que dans la vidéo
http://www.dailymotion.com/video/xptrzu_claire-duval-clip20120331-quimper_news
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Cordialement
Claire Duval
Candidate Europe Écologie Les Verts
6ème circonscription du Morbihan
http://claireduval56.net
réponse de Joel Gallais
Madame, Monsieur,
Je vous remercie de m'avoir interpellé en tant que candidat aux élections législatives sur les questions qui vous touchent particulièrement.
Ayant reçu votre courrier ce jour, à cette heure et vu mon emploi du temps, je n'ai pas le temps de vous répondre de manière argumentée.
Mais le fil conducteur de notre programme l'Humain d'abord, les propositions que nous portons en termes de droits nouveaux, d'une démocratie réinventée, de partage des richesses, me semblent aller dans le sens de vos attentes.
Les élections passées, je ne manquerai pas de me pencher sur les questions que vous soulevez et d'y répondre.
réponse de Claudine Perron
Bonjour,
Je réitères ma réponse au questionnaire commun Emglev Bro an Oriant et Kevre Breizh
Concernant la ratification de la charte des langues régionales, je ne me contenterai pas de voter pour la ratification de la charte mais je ferai en sorte de mobiliser les députés pour que de nombreux autres articles de la charte soient signés et ensuite ratifiés. En effet je considère que les 39 articles qui ont été signés ne suffisent pas à assurer le développement nécessaire de notre langue. Je demanderai aussi une modification de la constitution pour que l'on ne puisse plus nous opposer un blocage constitutionnel.
La réintégration politique et administrative de la Loire-Atlantique au sein de la région Bretagne est bien-sûr une priorité en ce qui me concerne et il ne peut y avoir de doutes à ce sujet puisque je suis adhérente à Bretagne Réunie et que quiconque a pu me rencontrer à toutes les manifestations organisés pour obtenir cette réunification.
De plus, et concernant ces deux revendications, le Parti Breton dont je suis la candidate sur la 6ème circonscription du Morbihan les a inscrit dans son programme politique et participe à toutes les actions organisées pour leurs défenses .
Claudine PERRON
réponse de Yann Syz
Bonjour
votre fédération d’associations m’a adressé il y a quelques jours cette question :
EMGLEV BRO AN ORIANT, fédération de 52 Associations culturelles bretonnes du Pays de Lorient vous invite à formuler vos propositions concernant la langue et la culture bretonne, et à préciser notamment votre position quant aux points suivants :
- La ratification de la charte Européenne des Langues régionales ou minoritaires,
- La réintégration politique et administrative de la Loire Atlantique au sein de la Région Bretagne.
Les candidats de l’UDB en Bretagne y ont déjà répondu collectivement au questionnaire de Kevre Breizh, dans cette réponse en breton ici :
http://udb2012.wordpress.com/2012/06/01/da-gevre-breizh-evit-ur-republik-doujus-dhe-
yezhou-rannvro-reponse-a-kevre-breizh-des-candidats-de-ludb/
Je me permet d’y ajouter des éléments peut-être plus personnel ci dessous :
Modifier la Constitution, pour affirmer que la République, à côté du français reconnaît, protège et promeut la diversité des langues de ses territoires et les droits de leurs locuteurs :
C’est, on le sait un préalable nécessaire sans le quel toute autre promesse prend le risque d’être un faux semblant, l’histoire récente le démontre. En tant que candidat de l’UDB, je porte l’idée d’utiliser dans les politiques publiques les atouts de la Bretagne. La langue bretonne est un de ces atouts, supports aujourd’hui de plus de 1200 emplois non délocalisables. Si je suis élu, je prends l’engagement d’initier, avec toutes les autres bonnes volontés politiques, le travail législatif nécessaire pour que la Constitution ne soit plus un obstacle à notre dynamique culturelle et
économique.
Ainsi, il n’existera plus d’échapatoire pour enfin ratifier la Charte des langues régionales ou minoritaires. Le fait que la France refuse de ratifier un texte éxigé pour tout nouvel entrant dans l’Union est une anomalie. Le premier XX° siècle fut celui des identités uniques. Le XXI° siècles sera celui des identités multiples, il faut y adpater nos institutions.
Mais au delà de ces deux points, il faut ensuite, et probablement d’un même mouvement, dans le cadre du débat à venir sur les nouvelles loi dites de « décentralisation », renforcer la capacité d’agir des Conseils Régionnaux. Celà passe par une loi, à laquelle j’entend contribuer, qui laisse aux régions la capacité d’adapter les textes juridiques se rapportant à l’usage et l’apprentissage des langues, et permettre d’aller vers une co-officialité français- langues régionales.
Celà passe surtout par une autonomie réelle des régions comme la Bretagne. Autonomie législative et autonomie budgétaire. La Bretagne doit pouvoir gérer ces enjeux sans toujours lever le doigt dans les ministères parisien. C’est d’ailleurs le sens de mon engagement politique : créer les conditions pour que les régions puissent s’occuper de ce qui les concernent en premier chef. C’est vrai pour les langues, mais aussi, par exemple de la politique maritime (a-t-on besoin d’un ministère centralisé sur ce point?), de la qualité de l’eau et de biens d’autres domaines. A l’image de nos grands voisins européens, une démocratie fédérale ne sera pas moins démocrate, au contraire, le rapprochement
des lieux de décisions des enjeux et des citoyens est un gage de renforcement de la démocratie.
Il est évident, enfin, que lorsque je parle ici de Bretagne, je ne la conçois qu’entière de Nantes à Brest, et j’ai d’ailleurs signé l’engement sur la réunificationn de la Bretagne envoyé par Bretagne réunie. La réunification de la Bretagne concerne le pays de Lorient, car elle permettrait une meilleur synergie entre les acteurs économiques portuaires de Nantes-Saint-Nazaire, Brest et Lorient. J’entend donc agir, comme parlementaire si je suis élu, pour rendre possible
institutionelement la Bretagne entière, à la suite du travail engagé par quelques députés en décembre dernier, dans un esprit trans-partisan.
En 1987, dans son livre « penser l’europe », Edgar Morin écrivait : «Nous vivons dans l’illusion que l’identité est une et indivisible […] Nous sommes tous des êtres poly-identitaires dans le sens où nous unissons en nous une identité familiale, une identité locale, une identité régionale, une identité nationale, transnationale (slave, germanique, latine) et éventuellement une identité confessionnelle ou doctrinale ». De fait, il n’y a a plus de conflit aujourd’hui entre les identités nationales et l’identité européenne. Là où une opposition se fait jour contre l’Europe, ce n’est pas un rejet d’appartenance, mais une opposition à des projets politiques.
Il n’y a pas on plus d’opposition entre identité régionale et européenne, l’union européenne ayant retenu depuis longtemps l’échelle régionale comme l’un des piliers de son action.
Mais la France est un cas à part d’un pays qui a construit un conflit entre identité nationale et identité régionale avec des conséquences psyco-sociales négatives parfois majeures.
En effet, la France a construit sa mythologie politique autour d’une identité unique fantasmagorique, mythologie dans laquelle les manuels scolaires, jusqu’à une période récente,
inventaient un récit national où l’histoire devenait une destinée fictionnelle et où laquelle identité régionale constituait un ennemi de l’intérieur comme un démon à combattre.
Le résultat est une quasi mise à mort institutionnalisée des langues régionales et une folklorisation sympathique des marqueurs d’identités locales, avec pour corolaire des indicateurs de pertes de confiance en soi dans certaines régions. (taux de suicide ou d’alcoolisation régulière par exemple en régions bretonnantes ou flamandes).
Certes, ici ou là l’Etat a remis depuis peu en place un semblant de volontarisme sur la question de l’identité régionale. Mais chaque fois en s’abritant derrière une justification visant à démontrer une exception (la Corse est une île, l’Alsace a une histoire particulière, le Pays Basque est transfrontalier, etc). En évitant ainsi d’évoluer sur les principes même de l’identité unique, l’Etat a laissé perdurer une situation d’un autre âge, notamment en Bretagne, en Flandre, en Savoie et dans diverses régions des langues d’Oc.
Pourtant, les identités multiples se complètent et se respectent plus qu’elle ne s’opposent. L’école est un lieu d’apprentissage essentiel de cette multiplicité culturelle, où la confrontation précoce avec ces enjeux linguistiques est un facteur de facilitation pour l’ouverture au monde de notre jeunesse.
La quasi totalité des bretons, des flamands ou des occitans vivent, et comme Européens, et comme français. Ils ne demandent qu’à être reconnu aussi dans leurs identités régionales en plus, ce dont ils sont amputés contre leur gré, comme le sont les catalans en Espagne, les Ecossais au Royaume Uni, les Bavarois en Allemagne, etc. Pour faire face à ce défi de la modernité, l’Etat dispose de peu de marges de manœuvre du fait de pesanteurs plus mentales que financières. Pour entrer dans le siècle des identités plurielles le prochain gouvernement devra laisser aux conseils régionaux, souvent volontaires, les capacités financières, politiques et réglementaires d’agir dans le domaine de la promotion des langues régionales et en particulier pour leur transmission et leur enseignement à l’école.
Ne pas le faire serait, soit se résigner à l’inaction, soit s’inscrire dans une posture nationaliste en décalage avec les aspirations de ceux qui par le biais local veulent entrer dans la complexité du monde. Les sociétés du XXIème siècle seront les sociétés du multiple et non plus de l’identité unique. Le temps n’est plus aux identités binaires (nous et les autres) mais aux identités complexes.
Inscrivons les langues régionales de France dans la modernité européenne, avec un statut légal et des moyens de transmissions.
En apportant des réponses pragmatiques précises, puis en les éclairant d’un état d’esprit, j’espère que vous aurez là matière à éclairer vos adhérents pour le vote de dimanche. L’enjeu de mon point de vue, comme je le dit de manière un peu imagée, c’est de contribuer dimanche à la recette du changement, mais en y apportant une bonne pointe de beurre salé en essayant de porter un ou une député de Bretagne, ancré sur les réalités culturelles et économiques de
nos territoires, à l’Assemblée, pour qu’arrivent enfin ces réformes que nous souhaitons.
Yann SYZ
Maire-adjoint de Lorient
Candidat aux élections législatives sur les communes de Groix, Lanester, Larmor, Lorient et
Ploemeur.
Réponse de Jacques Le Nay
EMGLEV BRO AN ORIANT
Madame, Monsieur,
Je suis depuis toujours un fervent défenseur de la langue et de la culture bretonne.
Tout dʼabord, je suis un membre actif du groupe dʼétudes «langues régionales» de
lʼAssemblée nationale. Je me suis associé à toute initiative parlementaire visant à une plus
grande reconnaissance des langues et des cultures régionales. Attaché à une pratique
vivante de la langue bretonne, jʼai donc soutenu, avec un certain nombre de mes
collègues parlementaires, les différentes propositions de loi déposées relatives à la
promotion et à la reconnaissance des langues régionales en France. Je reste cependant
convaincu du grand intérêt de ce dossier et je crois fermement que nous parviendrons à le
faire aboutir notamment grâce à la ratification de la charte européenne des langues
régionales ou minoritaires.
! Ensuite, vous le savez, je suis un partisan dʼun rattachement de la Loire-Atlantique
à la Région Bretagne, qui retrouverait ainsi ses limites historiques et sa cohérence
culturelle. Cette région constituerait une entité au poids économique considérable pouvant
dès lors peser tant à lʼéchelle de la France que de lʼEurope. A ce sujet, jʼai voté en
décembre dernier, aux côtés de plusieurs députés de Bretagne et de Loire-Atlantique, de
toutes sensibilités politiques, un amendement visant à permettre la mise en place dʼun
référendum dʼinitiative partagée. Jʼai signé lʼengagement de lʼassociation Bretagne réunie,
je vous en joins copie.
! Enfin, concernant la culture bretonne, je la défend ardemment. A titre dʼexemple, je
suis intervenu pour défendre la pratique du Gouren.
! Il faut sʼarmer de patience et de conviction pour faire aboutir un dossier comme
celui-ci. Vous pouvez compter sur ma détermination et mon action pour défendre cette
cause. Ensemble nous réussirons.
! Jacques Le Nay